Transport public : la mairesse Belin sommée de s’expliquer devant le tribunal

La décision de la mairesse d’Ondres, Eva Belin, de supprimer l’un des arrêts principaux de la navette estivale a conduit à une action en justice. Elle devra s’en expliquer prochainement devant les juges.

Un arrêt stratégique supprimé sans justification.

Chaque été, la ligne 23 est remplacée par une navette saisonnière assurant la liaison entre le bourg et la plage. Or, en 2025, l’arrêt « Dous Maynadyes », situé au cœur de ce quartier très fréquenté, a tout simplement été supprimé du parcours.

Résultat : les chauffeurs passent devant l’arrêt 79 fois par jour … sans s’y arrêter, comme l’a constaté un huissier de justice, photos et témoignages à l’appui.

Pourtant, selon les horaires officiels, la navette effectue 40 passages par jour dans la direction de la plage, et 39 dans la direction du Bourg.

Une décision perçue comme punitive.

Cette suppression est d’autant plus incompréhensible que le quartier de la Plage concentre 80 % de la fréquentation touristique estivale d’Ondres. On y trouve :

  • le camping municipal,
  • une résidence de tourisme,
  • un écolodge,
  • deux écoles de surf,
  • un cabinet médical,
  • un cabinet d’infirmier,
  • un ostéopathe,
  • une école de cirque,
  • un mini-golf,
  • un loueur de vélos,
  • un skatepark, un terrain de pétanque, un city stade, etc.


Au total, près de 150 salariés travaillent dans ce périmètre, dont une vingtaine de mineurs sans moyen de transport motorisé.

Beaucoup soupçonnent une décision politique motivée par une hostilité personnelle : Eva Belin entretiendrait un contentieux avec le gérant du camping municipal, Patrick Dauga, qui a remporté à ce jour sept procès contre la mairie d’Ondres.

Une dépense publique détournée de son objectif ?

La navette estivale coûte 183 421 € par an, dont 50 % financés par les contribuables ondrais, selon la convention municipale (voir extrait ci-dessous) . Supprimer l’un des arrêts les plus fréquentés revient à priver de service une large partie des usagers, tout en maintenant une dépense publique conséquente.

Arrêt entièrement rénové en 2024 !

Comble de l’ironie : l’arrêt « Dous Maynadyes » a été entièrement rénové en 2024, aux frais de la collectivité. Il bénéficie désormais d’une voie de dégagement et d’un abri flambant neuf… pour rien.

Une affaire qui éclabousse la mairie.

Les habitants, entreprises et saisonniers du quartier dénoncent une décision injuste, coûteuse et discriminatoire, qui les contraint à utiliser leur voiture, scooter ou vélo, ou à parcourir de longues distances à pied pour rejoindre un autre arrêt. L’accroissement de trafic générant évidemment des problèmes de circulation et stationnement, et un risque accru d’accidents, notamment en soirée.

 Le tribunal est désormais saisi. Il reviendra à la justice de déterminer si cette suppression constitue un abus de pouvoir ou une rupture d’égalité devant le service public.

Laisser un commentaire